Citation :

Lennon & Liam

And I won't hold you back. Let your anger rise. And we'll fly. And we'll fall. And we'll burn. No one will recall.

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Je sais bien que ça n’avait rien de raisonnable. La journée avait été longue et éprouvante et franchement, pour mon propre bien, j’aurais mieux fait de rester chez moi, affalé dans le canapé devant une émission à la con. D’accord, ce n’était pas le résumé d’une soirée géniale mais après une journée pareille, personne ne pourrait dire non à ça. J’sais pas trop ce qui leur avait pris, là-bas, au journal. Tout à coup, ils avaient décidé que la moitié des choses devaient être terminées avant que l’on ne parte. Résultat des courses au moins deux heures et demi d’heures supplémentaires. C’était toujours ça de bien pour la fin du mois mais une fois que c’est fini, ça laisse place à la fatigue et à tout ce qui va avec. Pas très réjouissant. Encore, je pouvais y faire face, ce n’était pas la première fois que ça arrivait et je savais très bien que ça n’allait pas être la dernière. Sauf que d’habitude, je n’avais prévu de sortir avec des potes. Oui, n’importe quel être humain normalement constitué aurait annulé, mais ce n’est pas vraiment mon genre. En fait, je détestais ça. Alors, j’allais y aller, quitte à retourner bosser sans avoir dormi plus d’une heure dans la nuit. C’est la voisine qui va encore être contente de m’entendre rentrer tard. Quelle plaie, celle là. Rien que pour l’énerver, j’étais capable de faire plus de bruit ou bien de rentrer encore plus tard. Je fermais la porte derrière moi et soupirais. J’avais voulu sortir, maintenant il fallait que j’assume. Et j’allais le faire. Je partais me préparer en essayant de perdre le moins de temps possible. Mon téléphone portable n’arrêtait pas de sonner, à intervalle régulier, mais je ne bougeais pas. Il me semblait l’avoir jeté sur le canapé en arrivant mais je n’avais pas envie d’aller le chercher. De toute façon, je savais déjà de qui il s’agissait. Comme s’ils allaient pouvoir me faire croire qu’ils voulaient m’attendre avant de commencer leur descente d’alcool quotidienne. Ils ne le faisaient jamais, pourquoi est-ce qu’ils commenceraient maintenant ? Néanmoins, j’évitais de perdre plus de temps, récupérais mon téléphone que je glissais dans ma poche, mes clefs ainsi que mon porte feuille avant de claquer la porte derrière moi. Je croisais la voisine et souris amusé. Elle se contenta de me regarder de haut en bas, se demandant certainement à quelle heure, j’allais de nouveau bien pouvoir rentrer, accompagné ou non.

Une fois la porte du bar passée, je les repérais tout de suite. Les quatre, assis autour d’une table, rigolant et finissant la tequila. Ces idiots ne m’en avaient même pas laissé. Je m’installais avec eux et en recommandais au serveur qui passait par là. Je ne pourrais pas l’expliquer mais la tequila, c’était pour moi, ce qu’il y avait de mieux. Enfin, avec le citron, j’ai toujours trouvé que ça passait vraiment bien. En même temps, lorsque j’étais à Sacramento, mes potes n’avaient pratiquement que ça, on doit sans doute finir par apprendre à aimer. Je finissais un autre shot et mordais dans le citron. On était plus que trois autour de la table. Le premier était parti, à cause de sa copine. Même nous, on avait pu l’entendre à travers le téléphone et cet idiot était parti aussi vite qu’il avait pu. Voilà, une bonne raison pour moi de ne pas vouloir de relations trop sérieuses. Aucun compte à rendre. Les deux autres avaient du repérés des filles qui leurs plaisaient. Je n’avais même pas trop suivis leur explication. De toute façon, je n’avais pas besoin des détails, la seule chose qu’on saurait c’est si ça avait été bien ou pas. Et puis, sincèrement c’était bien la seule chose qui nous intéressait. Quant à moi, je me contentais d’observer la petite brune assise au bar. Enfin, petite, façon de parler. Elle était arrivée après nous et s’était installée toute seule au bar. Ce qui me surprenait, c’est qu’elle ne semblait attendre personne, elle se contentait de commander des verres et de les boire à une vitesse hallucinante. Ensuite elle recommandait. Des fois elle l’observait, comme si elle se demandait pourquoi elle avait atterri ici. Enfin, j’étais pas psychologue et franchement pas doué dans les relations féminines mais elle semblait quand même perdue. Finissant mon dernier verre, je me décidais et me levais. De toute façon, la journée ne pouvait pas être pire. D’après ce que j’avais vu, elle n’avait parlé à personne depuis son arrivée, si ce n’est au barman. J’espérais seulement qu’il n’y ait pas de petit-ami ou d’ami trop proche près à taper dessus. En silence, je m’installais à côté d’elle. Je commandais un verre au barman qui s’approchait et attendit de l’avoir en main pour me tourner vers elle. « Je ne savais pas que des jolies filles comme vous pouvaient se retrouver toute seule pour boire. Je dirais même que c’est un crime… » Je lui souris, amusé et charmeur. Je levais mon verre devant elle et rajoutais. « Alors, à la vôtre ! »