Citation :

❝ There is thunder in our hearts [...]
Tell me, we both matter, don't we? [...]
You and me won't be unhappy ❞

Dans ce monde, il y avait trois genres de personnes. Celles qui savaient se qu'elles voulaient et se battaient pour l'avoir. Celles qui savaient également mais ne se battaient pas. Et celles qui n'avaient pas la moindre idée de leurs ambitions. Weston, lui, entrait dans la première catégorie, il avait passé sa vie déterminé, ambitieux et atteignant chacun des objectifs qu'il se fixait, c'était comme un pied-de-nez à son paternel pour lui montrer que jamais il ne serait comme lui. C'était de ses hommes qui ne voulaient pas passer leur vie à regretter de ne pas avoir tout fait pour avoir ce qui constituerait, le pensait-il, leur bonheur. Ceci à un point prêt. Lennon. Sa meilleure amie disait-il. A dire vrai, sans doute se voilait-il la face en affirmant au et fort que leur relation ne relevait que d'une amitié fusionnelle semblable a nul autre. Car quels amis seraient aussi jaloux qu'eux ? Ou bien que lui ? Il avait beau y songé, il n'avait jamais perçu le comportement de Lennon comme autre qu'amical alors sans doute s'était-il persuadé de la même chose. Foncer dans un mur, il détestait cela et prenait toujours soin de maîtriser les situations, or pour cette fois-ci, il ne maîtrisait absolument rien et préférait rester en retrait par rapport à cela. Par pur égoïsme et par protection d'égo mais aussi parce que Lennon n'était pas seule, que depuis trois ans, un homme semblait la combler de bonheur quand bien même ne le verrait-elle que très rarement. Alors il extirpait de son esprit toute pensées qui ne lui convenait pas et masquait de son cœur tout sentiment qui aurait pu le contrarier. Mais bien évidemment, Weston gardait la face et demeurait tout à fait normal aux yeux du monde et de sa Lennon tout particulièrement. C'était sans doute pour cette raison que ce soir-là, il lui avait envoyé un banal sms comme il le faisait souvent.

Weston to Lennon.
« Ce soir, tu bouges tes fesses et tu viens chez moi, plus de nutella mais de la glace au chocolat, c'est pas encore mieux ? Et je te fais plaisir, j'ai loué ''The notebook'', tu pourras même pleurer devant le film, il y a des mouchoirs. ♥ »

Il jouait un peu la carte de l'ironie, c'est vrai. Jouer, Weston avait toujours été quelqu'un de très franc mais il semblait s'évertuer à entrer dans un jeu qui ne lui ressemblait pas réellement lorsqu'il s'avérait que Lennon tombait sous le charme d'un homme, ou même qu'elle sympathisait trop avec l'un d'eux. Jalousie limite possessif, West avait toujours vécu, depuis qu'il connaissait sa Honey, avec l'idée qu'ils étaient totalement inséparable, de ce genre de relation qui jamais ne se brisera malgré tout se qui pourrait malheureusement l'entraver. La jalousie ambiante dès qu'un(e) autre approchait leur duo ne provenait certes pas que de lui mais avait finalement entraîner une total désertion autour d'eux et cela avait toujours sembler particulièrement leur suffire. Toutefois, il en venait parfois à se demander – bien que rarement et chassant rapidement l'idée – s'il ne se fermait pas lui-même des portes en restant toujours avec elle et elle seule. Comme deux aimants, sitôt s'étaient-ils rencontrés que le monde autour d'eux semblait insipide.

C'était en chassant ses habituelles pensées qu'il ne cessait de ressasser qu'il se décida malgré tout à prendre une douche avant l'arrivée de sa belle. L'eau chaude le détendait vraiment et lui permettait de se vider la tête, s'assurant ainsi que la soirée serait bonne, à priori du moins. Enfilant un nouveau costard, quand bien même savait-il qu'il ne ressortirait sans doute pas, il ne tarda pas à entendre la sonnette de son appartement, sans même douté de qui se trouvait derrière la porte, il n'allait pas ouvrir, sachant pertinemment qu'elle le ferait d'elle-même, depuis le temps, l'appartement de Weston était devenu comme son second lieu de vie. « Je savais que tu ne résisterais pas à l'appelle d'une soirée télé avec moi, Honey. » Dit-il le sourire aux lèvres avant de lui planter un baiser sur la joue, comme il le faisait toujours. Des gestes si naturels qui révélaient sans doute bien plus qu'il ne voulait se l'avouer.

Weston & Lennon

❝ Sometimes it's only a movie between friends. Other times, that becomes more than that.

▽ ▽ ▽

Le souffle du vent agitait lentement dans les feuilles d'arbres qui longeait l'allée, un bruissement léger s'élevant dans les airs donnant vie à la nature. Mes pieds battaient la mesure sur le goudron, gauche, droite, gauche, droite ... Je courrais aussi vite que mon corps me le permettait, ma queue de cheval suivant mes mouvements alors que j'essayais vainement de réguler mon souffle. J'aime partir faire un jogging en ce moment, pour m'aérer la tête et être seule un moment, quitter la vie qu'était devenue la mienne quelques minutes. Pour autant, l'endurance n'était vraiment pas mon fort et je ne pouvais pas tenir très longtemps, j'adoptais donc une autre méthode ; courir le plus vite possible au plus loin. Cela me paraissait tout aussi grisant, piquer un sprint s'apparentait à voler, juste l'espace de quelques secondes ce n'était plus le sol qui me retenait mais le souffle qui me soulevait. Je me donnais l'objectif d'arriver jusqu'au bout de la rue, soit environ 150mètres et j'accélérais encore mes foulées, l'air semblait vouloir contrer mon avancée mais je le fendais à toute allure tandis que ma peau se rafraichissait face à ce contact. Arrivée au bout de la rue, je me penchais, les mains sur les cuisses, essayant de retrouver mon aptitude à respirer à l'aide de mes poumons. A présent, j'avais l'impression que ma peau me brûlait, que l'air que j'inspirais n'était que du feu et que j'allais m'écrouler d'un instant à l'autre sur le parterre d'herbe d'à côté. Je n'étais pas certaine de savoir si je courrais pour avoir à la fin cette sensation, si c'était agréable ou non, quoiqu'il en soit je détestais être trempée de sueur ; je décidais qu'une douche était absolument indispensable.

Passant le pas de la porte, je me dirigeais directement dans la salle de bain afin de prendre une longue douche chaude qui détendrait mes muscles douloureux, un plaisir qui pouvait se renouveler chaque jour, encore et encore. Je me séchais rapidement, mes pensées dérivant vers mes occupations de la fin de journée ; nada. C'est dépitée que je prévoyais alors de m'étaler dans un canapé en me gavant de friandises délicieusement néfastes pour la santé, mais avant que mon plan ne se mette à exécution et que je devienne une larve qui ne bougerait plus, mon portable sonna. J'étais étrangement anxieuse, je n'avais ni l'envie de bosser dès maintenant ou l'envie de voir quelqu'un, qui que ce soit d'ailleurs. J'hésitais l'espace d'un instant d'ignorer totalement ce texto puis je me ravisais pour voir le destinataire ; Weston. Instantanément, un sourire prenait place sur mon visage, il n'y avait vraiment que lui qui pouvait braver toutes mes humeurs et les transformer en joie. Sa proposition de film et friandises tombait à pic, ça ne changeait pas réellement de ce que j'avais prévu mais tout l'intérêt résidait dans le fait de partageait cette soirée avec mon Winni. Il était le seul à pouvoir deviner mes faits et gestes, sans même que je ne le sache avant parfois, mais surtout le seul à savoir comment réagir dans chaque situation. C'est sans prendre la peine de répondre que je faisais demi-tour dans la maison pour enfiler un jean à la place de mon vieux jogging.

Je prenais la route de l'appartement de Weston, roulant instinctivement en chantonnant légèrement sur les musiques de Stereo Hearts. Je garais ma voiture à ma place habituelle ; toujours libre, comme si elle m'était réservée. J'utilisais les doubles de clés de la porte de l'immeuble ainsi que de la porte d'appartement de Weston pour le rejoindre chez lui, étant accueilli par un baiser sur ma joue qui me faisait immédiatement sentir en sécurité, à ma place avec lui.