Chapter I - Start's end
On dit que notre vie est régie par une succession de choix plus ou moins évidents et qu'il n'appartient qu'à nous de la gérer et d'en faire ce que nous voulons. Qu'en définitif, cette succession de choix doit être calculée au millimètre près pour que rien ne nous saute à la figure à la dernière seconde. Et qu'il est primordial de savoir exactement ce qu'on veut dès notre plus jeune âge. Ivy était de ces personnes qui croyait dur comme fer qu'on était maître de son destin et que les coïncidences n'existaient pas, que nous étions les seuls à nous avoir mené sur le sentier que l'on foulait. On était comblé, heureux et aisé, c'était grâce à notre ambition, notre volonté et notre capacité à réfléchir et à anticiper le coup suivant. On était pauvre, à la ramasse et dépendant, de qui ou de quoi, c'était notre propre faute, sans que personne n'y soit pour rien. Elle était cependant tolérante envers les durs passages à vide mais ne donnait aucune chance au hasard. Jamais. Elle ne voulait pas laisser sa vie entre les mains des autres ou d'une quelconque force inconnue et irrationnelle. C'était sa vie à elle, et à personne d'autre.
Ivy n'a jamais été du genre à se lamenter. Dès toute petite, elle croyait en ses capacités et voulait faire de grandes choses. Que ce soit chef de meute, tyran ou violoniste professionnelle. La petite Vesely a été baignée dans la musique, sa mère professeur de musique et talentueuse pianiste et ses deux frères aînés batteur et guitariste. Leur père, lui, était surement maître dans l'art d'être absent. En dehors de la musique, la famille Vesely était reconnue pour leur richesse et leur succès dans l'industrie du textile. La gérance de cette énorme entreprise était héritée de père en fils et il était inconcevable d'avoir une vie de famille avec pareilles responsabilités. Après un succès de plus de 20ans, le chef de la famille Vesely est partie s'établir en Amérique pour une expansion internationale. Jusqu'à ses dix ans, la jolie petite Ivy Vesely s'était conduite avec perfection et grâce, sans aucun écart. C'était sans compté sur les troubles psychologiques qui allaient s'ensuivre et détruire petit à petite la famille.
Un beau jour, il y a cette saloperie de drogue qui s'insinue dans votre vie comme un fantôme et qui vous pervertie, prenant possession de votre esprit. Plus aucune concentration, juste cette obsession qui vous empoigne et ne vous lâche pas avant que vous ne preniez votre dose et vous détruisiez lentement. Cocaïne, hallucinogènes, alcool. En ce qui concernait la mère d'Ivy, c'était la cigarette. C'était cette drogue, simple et pourtant mortelle, qui lui avait ôté la vie. Doucement et sournoisement, la frappant du jour au lendemain. Tout du moins, c'est ce que la fratrie Vesely croyait jusqu'aux derniers jours de la grande femme blonde.
«
Ecoutez-moi bien, vous trois. Je vais partir. Partir pour longtemps, et il va falloir qu'on se dise au revoir. » Elle était came et détachée mais il lui coutait tellement de dire adieu aux trois petits bouts qui lui avaient tellement apporté pendant ces longues années de solitudes. Elle se pinçait la main pour ne pas pleurer. C'était sa faute si plus jamais elle ne reverrait le vert émeraude rayonnant dans les yeux des trois enfants. Ils l'écoutaient attentivement mais un malaise planait au dessus d'eux. Ils n'étaient pas nés de la dernière pluie mais les deux jumeaux savaient très bien de quoi il s'agissait, plus grands et plus compréhensifs à l'époque que la blondinette. «
Maman. Tu vas mourir? » La jeune femme sourit malgré son cœur qui loupa un battement. Elle fit signe à a petite de s'approcher et l'aida à s'asseoir sur le lit étranger. «
Je vais simplement là où je suis obligée d'aller mon trésor. Il va falloir que tu sois forte et que tu écoutes tes grands frère. Et ça ira mon ange. Ca ira. » La petite Vesely avait acquit, au cours des longues années de solitude et d'apprentissage, à mentir aussi bien que sa mère. Parce qu'à cette époque, elle y croyait, autant que l'on croit au père Noël et aux rois mages. Et puis était apparue la désillusion. Violente. Rapide. Douloureuse.
Chapter II - Illusions & cie
«
Joe? Joe, fais pas l'idiot ! » La jeune femme était allongée sur un canapé en cuir camel, ses chaussures traînant plus loin dans la pièce, accompagné de son pantalon. Une coupe de champagne à la main, elle attendait patiemment depuis plusieurs minutes sans que son petit ami n'arrive. La maison était dans un tel état que même un ouragan n'aurait pas réussi à dévaster un peu plus la demeure. Mais la blonde s’en fichait royalement. C'était son anniversaire pour encore quelques heures, jusqu'à ce que le matin ramène avec lui les douleurs de la vie. Elle se leva, décrétant avoir bien trop attendu déjà. «
Joe, si je te trouve, tu es foutu! » C'est là qu'elle tomba nez à nez avec son père et un policier qu'elle connaissait très bien et qu’elle avait effrayé plus d'une fois, pour le plaisir, pour l’effet que la domination lui donnait. Ainsi venait-il victorieusement afficher son contentement de pouvoir coffrer son petit ami, visiblement défoncé autant qu'elle. Cependant, contrairement à ce qu'elle croyait, le jeune homme brun fut relâcher dans la minute qui suivit la gifle monumentale qui la réveilla de sa torpeur. Dans l'incompréhension la plus totale, la jeune femme interrogea tour à tour chacune des personnes présentes dans la pièce, et termina par Joe qui allait lui donner une réponse claire. Elle savait qu'elle avait dépassé les bornes, tout du moins pour la première fois devant son père. Elle chercha dans le regard de son amant du réconfort et un début de réponse mais il baissa les yeux, désolé, impuissant. Traître. Le visage de la jeune femme se déforma en une grimace de colère, trahie, vulnérable, abattue. Elle était à la fois effondrée et dans une colère des plus noires.
La jeune femme attendait, assise sur un bout de chaise, essayant de percevoir la tempête qui allait s'abattre sur elle. Tout avait été remis en ordre dans la maison après la petite fête qui avait tou dévasté. Et à présent, elle attendait une autre gifle, une punition, un exil, quelque chose; Mais ça ne venait pas, et elle regardait son père qui jurait sur les nouvelles du NY Times, comme il le faisait si souvent et qui avait le don d'enrager la blonde. «
De toutes façons, qu'est-ce que ça peut te faire ? Tu te fou littéralement de ce que je peux faire » Ce fut la jeune femme qui creva la bulle qui planait au dessus d'eux. C'es que qu'attendait visiblement son père. «
Ah oui? Je suis ton père Enora, et tu es chez moi; Tu n'as pas tous les droits! » Sa voie était dur mais son ton restait calme et c'était surement le son le plus intimidant que les trois enfants n'aient jamais été amenés à entendre. Ils faisaient en sorte d'éviter les foudres de leur père mais depuis quelques temps, la douce jeune fille n'avait plus froid aux yeux. «
Et depuis quand ? Depuis que je suis devenue trop grande pour qu'on me laisse batifoler tranquillement ? Depuis que maman est morte ? Depuis que tu as été obligé de t'occuper de nous ? Oh mais pardon, c'est la nounou qui s'occupe de nous ! » Le grand homme leva les yeux vers la blonde et l'inspecta quelques instants. Elle ne savait pas ce qui allait lui arriver et s'en fichait royalement. La colère lui rougissait le visage et le feu lui montait aux joues comme si elle avait manger quelque chose de piquant. Elle aurait pu cracher du feu qu'elle aurait brûler vif son père. Et l'idée ne lui déplaisait pas, loin de là. «
Excuses-moi? » Il s'était à présent levé et s'imposait face la l'adolescente insouciante. « [color:312d=##01D758]
Tu as très bien compris. Je me demande ce qu'on fou encore là de toutes façons, à vivre avec un tel abruti qui ne s'est jamais soucié de ses enfants ! C'est ta faute si elle est mort... » Une gifle. La rage dans ses yeux. La brûlure presque irréelle. Elle était tétanisée face à ce monstre de cruauté et d'égoïsme qui semblait incapable de s'arrêter. Elle jura que jamais plus elle ne vivrait un tel enfer, jamais plus elle ne laisserait ce type lui dicter sa vie ou lui faire du mal. C'en était fini.
Chapter III - Time to get out of this crap
La fratrie Vesely se vit dans l'obligation de quitter leur père. Avec leur intelligente, leur bagage, leur culot. Ils traversèrent tous les états ainsi que la frontière américaine pour arriver jusqu'à Montréal, ayant retirer le maximum de leur compte en banque, passant des ocups de fils depuis des mois pour transférer leur compte en Suisse, ouvrant de nouveaux comptes lorsqu'ils seront parti de cet enfer. Leur nom célèbre les talonnait et il fallait qu'ils s'en sorte avec une extrême discrétion ou ils seraient morts au moment même où ils seraient retrouvés. Ils prirent différents vols, différents itinéraires et arrivèrent, enfin, en Alaska. «
Je crois qu’on a réussi, les gars. » Ils avaient un certain sourire sur le visage et s’affalèrent sur leurs valises alors qu’ils étaient là, bloquant le passage à l’aéroport. «
On y est. » Ils se regardèrent, un certain sourire dans le regard. La liberté semblait ouvrir ses portes très largement. Il était temps de vivre, enfin.
«
Et alors Vesely, ça te fait quoi d’être orpheline ? » C’était le deuxième jour qu’elle passait dans ce lycée et la rumeur avait déjà parcourue chaque classe. La petite nouvelle qui n’avait plus ses parents. Personne ne savait exactement pourquoi mais ils s’en fichaient pas mal, donnant eux-mêmes les raisons et inventant des ragots. Mais ils ne savaient pas encore à qu’ils avaient à faire. La fratrie Vesely avaient hérité du caractère dur de leur père et n’étaient pas du genre à se faire marcher dessus. «
Et toi, Eddie, ça te fait quoi d’être le plus bel abruti de tout le lycée ? » Il ria de plus belle tandis que la blonde s’avançait vers lui. «
Excuses-moi ? » La blonde sourit largement et releva les yeux vers lui. «
Tu sais très bien de quoi je parle. Tout le monde te tourne le dos. Etre Quaterback ça ne fait pas tout, tu sais ? Alors dis-moi, ca fait quoi de tomber si bas ? D’etre le dernier de la chêne alimentaire ? Allez dis-moi Eddy, qu’est-ce que ça fait d’être un looser? » La colère lui montait aux joues tandis que la blondinette jubilait littéralement. «
Va te faire foutre, Vesely! » Il s’avança dangereusement vers elle et soudain, deux grands blonds encadrèrent la jeune femme. Il s’agissait de Lukas et Joe, les jumeaux Vesely. «
Dis-moi mon garçon. » Entama celui qui était le plus bouclé. «
Est-ce que tu étais en train de t’en prendre à la fillette juste derrière moi ? » Il jeta un coup d’œil à sa sœur et elle lui envoya son poing gentiment dans le bras tandis qu’il lui souriait. Le garçon brun ne disait rien face aux deux grands blonds qui se tenaient devant lui. «
Je crois que ce que mon frangin essaie de dire, c’est : est-ce que tu t’en prends sans raison à notre sœur? » Il ne disait toujours rien et l’amas d’élèves qui se tenaient autour ne bronchait pas, s’attendant à une nouvelle bagarre. «
Ecoutez-moi bien, tous ; celui qui ose s’en prendre à l’un de nous, s’en prend à nous trois réuni. Que cela vous fasse réfléchir. » Le deuxième garçon finit la phrase. «
On ne s’en prend pas aux Vesely. »
Les mois passèrent et le nom Vesely devint la référence au lycée. Brillants, doués, responsables, calculateurs et parfois manipulateurs, profitant de quelques occasions pour tirer profit et faire passer leurs avantages. Ils avaient tout d’élèves prometteurs. A leur sortie, Lukas s’en alla dans le graphisme, Joe dans le codage et la création de nouveaux logiciels, tandis que la jeune femme fut admise directement au Anchorage Daily News.