Citation :

Meghann & Liam

I don't mind spending everyday out on your corner in the pouring rain. Look for the girl with the broken smile, ask her if she wants to stay a while, and she will be loved.

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Les rayons du soleil éclairaient mon salon grâce à la baie vitrée et sans vraiment savoir pourquoi, ça me mettait de bonne humeur. D’accord, ce n’était surement pas quelques rayons de soleil qui allaient réchauffer la température ambiante mais pour le moral, c’était déjà pas plus mal. Ça voulait déjà dire que l’hiver était loin et que l’été approchait. Et franchement, je n’allais pas me plaindre parce que l’été était vraiment ma saison préférée. Je m’étais réveillé au son de la radio et du coup j’en avais profité pour rester dans mon lit tout le temps de l’émission. Ce n’est pas comme si j’avais quelque chose de très important à faire, non plus. Pas de boulot, pas de choses très importantes et même pas de voisines à aller faire enrager. Ouais la journée allait être plutôt cool. Cela dit, ce n’était pas trop mon genre de rester devant la télévision sans rien faire. Je pouvais bien rester une heure ou deux devant, mais de là à y passer toute la journée, non merci. Il fallait donc que je me trouve autre chose à faire. Peu importe ce que c’était, du moment que ça occupait. Je m’étais mis en pleine réflexion à partir du moment où j’étais entré dans la salle de bain. Cela dit, je n’avais pas d’illumination, ni d’idées miracles. S’en était même désespérant. J’avais fini par récupérer mes affaires à la va-vite. J’avais bien eu une idée mais encore fallait-il que j’arrive à la mettre en œuvre. Autant, je pouvais être sur de moi pour certaines choses, mais malheureusement je n’avais pas encore le pouvoir de pousser certaines personnes à sortir de chez elles. Sinon, je crois que je l’aurais déjà utilisé un bon paquet de fois. Non, non, je ne suis absolument pas manipulateur. J’aimais seulement que les choses aillent dans le sens où je les imaginais. Il n’y avait pas de mal à ça et sincèrement je sais très bien que je ne suis pas le seul dans ce cas là.

Une fois dans ma voiture, j’allumais la radio et j’avais roulé pratiquement jusqu’à l’extérieur de la ville. Parfois, j’aimais bien y retourner. Il y a quelques années, j’y avais emmené ma mère, en espérant que ça ait un effet mais ça n’avait pas vraiment marché. En fait, ce coin d’Anchorage me rappelait un peu la Californie. Certainement pas à cause de la température, mais les californiens aimaient bien tout ce qui était par cet mettre de la verdure au beau milieu d’une grande ville. Je suppose que c’est pour ça que je revenais ici à chaque fois, pour me souvenir de mon ancienne vie. Histoire de déprimer, de temps en temps. Cela dit, je faisais toujours attention à ce que je ne croise personne de connu. Je ne tenais pas spécialement à ce que l’on me voit comme ça. Lorsque je sortis de ma voiture, mon regard balaya les environs et je soupirais. Au fond, je ne savais pas exactement ce que je faisais là, ni même si j’avais une chance de la croiser. Si ce n’était pas le cas, j’aurais, au moins, le droit à une jolie ballade. Les mains dans les poches, je commençais à marcher, sans avoir de réel but. Je suivais mes pieds, ça s’arrêtait là. De temps en temps, je relevais les yeux et observais les alentours, sans qu’il y ait quelque chose qui me marque. Il y avait de tout, aujourd’hui : des familles, des couples, des groupes d’amis, des personnes seules, des animaux aussi. Tant qu’il n’y avait rien qui attirait mon attention, je continuais sur ma lancée. Je crois que j’étais prêt à rentrer chez moi quand je la vis. Elle était de dos, assise sur un banc, à faire je ne sais quoi, mais en tout cas j’avais vu juste. Meghann était là et mon jeu préféré allait pouvoir commencer. Exactement, je ne pourrais pas dire pourquoi je m’obstinais tant avec elle. Peut-être parce que je n’avais pas l’habitude de me faire jeter et que je n’aimais pas ça. Mais en même temps, c’était tellement facile de la mettre hors d’elle, et autant être honnête, j’adorais voir ça. Rien que pour ça, ça pouvait valoir le coup de se lever le matin. Un sourire amusé apparut sur mes lèvres et je me dirigeais vers elle. Meghann ne pouvait pas me voir arriver, alors elle ne pourrait même pas m’éviter ni même tenter de m’ignorer. Je m’arrêtais quelques pas derrière elle et souris. « Salut, jolie blonde. C’est étonnant de te trouver ici… » Je la vis arrêter de bouger et ça me fit sourire, encore un peu plus. Le jeu allait pouvoir commencer.

Citation :

meghann and liam

at one time i loved you

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Fucking life. Aujourd'hui cela faisait deux mois que Brad était mort, vous pouvez donc imaginer dans l'état moral que j'étais, même si depuis le temps, je n'étais pas certaine d'avoir à nouveau un moral, surtout pas aujourd'hui. Plusieurs fois je m'imaginais avec lui, me confiant, lui parlant de mes sentiments, lui demandant des conseils, riant avec lui, chantant à tue-tête avec la seule personne qui savait à quel point cela comptait pour moi. C'était difficile de s'imaginer sans lui, à tel point que j'en oubliais tout le reste, me réfugiant dans ma tristesse, passant mes journées au parc, à l'imaginer me conseiller, parfois il m'arrivait même d'entendre sa voix et dans ces moments, j'avais l'impression d'être folle à liée. Et c'est sûrement ce que pensaient les trois quarts des gens qui me connaissaient et qui me voyaient changer du tout au tout, mais après tout, je m'en contrefichais, je voulais aller mieux, même si je ne voyais pas comment pour le moment.

Je devais faire le point, remettre ma vie en question, même si ça paraît tôt pour une personne de remettre sa vie en question à vingt-trois ans, moi j'en avais besoin. Alors comme à chaque fois que je me sentais seule, abandonnée et que je n'avais rien à faire, j'allais au parc, m'asseoir sur ce même banc où Brad m'avait dit qu'il serait toujours là pour sa jumelle, quoi qu'il se passe. Je venais sur ce banc depuis deux mois, au moins trois fois par semaine, et pourtant tout me semblait encore inexplicable. Pourquoi lui ? J'avais d'ailleurs cette impression de culpabilité même si en soi ça n'était ni ma faute, ni celle de Brad mais celle de l'abruti qui avait grillé ce foutu feu rouge et qui lui s'en est sorti, avec une jambe cassée seulement. Pitoyable. Mon frère lui, est mort pendant l'opération qu'il a dû subir en étant interné à l'hôpital. Et comme toujours, je pensais au moment où mon téléphone a sonné, avec la voix de ma mère à l'autre bout du fil, m'annonçant que mon frère était à l'hôpital.

J'étais donc sur ce fameux banc, à penser à tout ça, me morfondre sur mon piètre petit sort quand j'entendis une voix derrière moi, voix que je ne connaissais que trop bien, beaucoup trop bien même. « Ça ne l'est pas tant que ça si tu faisais travailler tes méninges. » dis-je, ne prenant même pas la peine de me tourner, d'un air froid, j'enchaînais, lui faisant face cette fois, « Qu'est-ce que tu viens faire là ? Trouves toi un autre banc et fiches moi la paix, tu savais bien le faire avant, quand j'avais besoin de toi, alors continues. »

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Meghann & Liam

I don't mind spending everyday out on your corner in the pouring rain. Look for the girl with the broken smile, ask her if she wants to stay a while, and she will be loved.

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Tout le monde avait son lot de malheurs. Il parait que ça faisait parti de la vie mais bordel ce que j’aurais aimé trouver un moyen de les éviter. Oui je sais, c’est beau de rêver mais parfois, c’est bien tout ce qu’il reste. Quand j’y repense, j’sais pas à quoi aurait ressemblé ma vie, si j’étais resté à Sacramento, si mon père n’était pas mort au cours d’une opération militaire et si ma mère n’avait jamais tenté de se suicider. Les choses auraient sans doute été différentes, enfin je pense. Ou alors peut-être que j’aurais quand même fini par venir m’installer en Alaska. Je sais bien que je n’aurais jamais de réponses à ce genre de questions, mais ça n’empêchait pas mon cerveau de les formuler. C’est dans ces moments là que j’étais heureux de savoir que personne ne pourrait lire dans mes pensées et les utiliser contre moi. Mon ego en prendrait un sacré coup et je suppose que ma réputation aussi. Je n’avais pas vraiment pour habitude de montrer plusieurs facettes, je me contentais d’être ce gars qui essaye de profiter de la vie, du mieux qu’il peut et qui à priori se fiche des conséquences de ses actes. Souvent, j’étais comme ça, je n’avais même pas honte de l’avouer mais parfois il y avait un côté un peu plus humain qui ressortait. Dommage qu’il n’y ait jamais personne pour l’admirer. Sans doute, j’aurais du essayer de l’être un peu plus avec Meghann. Humain. Mais elle avait déjà son pauvre meilleur amie qui était là, alors je n’avais pas spécialement envie ni de passer après lui, ni d’en rajouter une couche. Je savais ce que c’était de faire un deuil, contrairement à ce qu’elle pensait, seulement moi personne n’a réussi à m’aider en s’apitoyant sur mon sort et en répétant inlassablement que tout allait bien se passer. Parce que ce n’était pas vrai et je le savais. J’avais seulement eu besoin de quelqu’un pour me remonter les bretelles et ça avait fini par marcher. Mais toutes personnes ne se ressemblaient pas, je l’avais peut-être compris trop tard.

Cela dit, j’avais atteint mon but de la journée. La trouver. Je savais très bien qu’elle n’allait pas se retourner, me sourire et me serrer dans ses bras. Ou alors, c’est qu’entre temps elle avait été victime d’amnésie, mais je n’y croyais pas. J’ai réussi à imaginer plusieurs de ses réactions possibles mais aucunes ne me convenait réellement. Après tout, elle était toujours capable de me surprendre, je suppose que cette fois ci n’échapperait pas à la règle. Je m’étais approché aussi doucement que possible. Heureusement que je l’avais repéré en premier, dans le cas contraire, je savais très bien qu’elle aurait été capable de me fuir. Si ça se trouve, elle y penserait même une fois devant elle. Meghann réagit au son de ma voix et je souris. Ça devait faire un ou deux mois que je ne l’avais pas vu, mais elle n’avait pas vraiment changé. Elle n’avait pas non plus perdu sa facilité de répliquer et ça me donnait envie de rire. « Oh, mon chaton sort ses griffes, est-ce que je dois commencer à avoir peur ? » Elle ne s’était pas tournée tout de suite, mais elle faisait bien ce qu’elle veut. Maintenant que je l’avais trouvé, je crois que je n’étais pas prêt de laisser tomber mon amusement aussi facilement. Je ne saurais dure pourquoi, mais il n’y avait qu’avec elle que ça marchait, et c’est sans doute pour cette raison que je n’avais aucune envie de la laisser tranquille. « Je suis désolée de te décevoir, mais ce banc m’attire tout particulièrement, il m’a l’air vraiment confortable… » Je pense que le sourire que j’affichais à ce moment même devait être arrogant, mais tant pis. J’ignorais ses dernières paroles et m’installais à côté de Meghann. De toute façon, même si elle se mettait à courir, je pourrais la rattraper. J’observais un instant les alentours avant de reporter mon attention sur elle. « Je vois que tu continues à toujours me reprocher la même chose. Sauf que je pense avoir été le seul à ne pas avoir changé mon comportement envers toi Meghann. Tu en avais conscience bien avant que ça n’arrive alors ne me le reproche pas. Et puis, je considère que tu es assez grande pour savoir quoi faire, tu n’as pas besoin d’écouter ou de suivre des conseils à la noix venant de personne qui n’y connaissent rien et puis soyons honnête est-ce que tu les as seulement écouté ? » Quand son frère était mort, j’avais juste voulu la faire réagir, sans doute pas de la meilleure façon, voilà tout.